La règle du » MADE IN FRANCE » est d’apposer une étiquette sur un produit dont la dernière transformation a été effectuée dans l’Hexagone ou dont 45% de la valeur ajoutée a été réalisée en France. Pourtant dans la réalité, difficile de définir précisément ce qui se cache derrière ce terme. On peut regretter l’absence de législation claire à ce sujet. » Le salon made in France » première vision, qui vient de se terminer à Paris, permet de découvrir les savoir-faire des fabricants de la MODE FRANCAISE. C’est justement l’occasion de valoriser la vraie industrie textile française. Dans cette quête perpétuelle de transparence, de nouveaux labels tricolores ont d’ailleurs été créés comme le label Entreprise du Patrimoine Vivant, l’appellation Origine France Garantie et le label France Terre Textile. Le « MADE IN FRANCE « , ce n’est pas juste un artisan dans son atelier, c’est aussi toute une industrie qui se bat pour continuer à produire en France malgré les délocalisations et la concurrence de la désormais controversée Fast Fashion.
La tendance » MADE IN FRANCE «
Le « MADE IN FRANCE » n’est pas un effet de mode mais une vraie prise de conscience. Les marques ont fait le pari de produire en France. Elles ont amené le consommateur à s’interroger sur la provenance et la qualité des produits. Les consommateurs ont envie de consommer autrement et de s’affranchir des grandes marques qui produisent très loin et dans de mauvaises conditions. Ils regardent les étiquettes autant que le prix qui justement semble faire de moins en moins débat. D’autant plus que « plus on sera nombreux à produire et à acheter en France, moins ce sera cher car plus il y aura de volume. Produire sur place, c’est aussi l’occasion de pouvoir montrer son travail.
Certaines tragédies comme celle du Rana Plaza au Bangladesh avec la mort de 1100 personnes ont profondément bouleversé leur rapport à la mode. Preuve en est, la Fast Fashion, autrefois très fière de ses productions made in « ailleurs », repense sa stratégie. C’est ainsi que le collectif FASHION REVOLUTION est créé par Carrie Somers qui a décidé que cette tragédie marquerait un tournant pour l’industrie de la mode « Nous voulons donner la parole à ces ouvriers, pour mettre le doigt sur les changements indispensables, et montrer comment nous, les consommateurs, pouvons faire la différence. La demande peut révolutionner la façon dont la mode travaille en tant qu’industrie. Si chacun remet en question sa façon de consommer, le modèle tout entier va changer radicalement. «
Il est important de mettre en valeur la production artisanale mais aussi de valoriser l’humain dans ce monde du digital omniprésent.
Connaissez-vous la mission des Petits Frenchies qui est de parler des créateurs autant que de leurs créations. Et ça les marques l’ont bien compris. Le Slip Français par exemple s’attache à mettre en vedette ses produits autant que les ouvrières passionnées qui les confectionnent. La marque Bleu de Chauffe, découverte sur le site l’Exception, revendique son côté 100% artisanal en inscrivant sur chacun de ses modèles le nom de l’artisan qui l’a réalisé et la date de sa création, faisant de chaque produit une pièce unique. Le plus important c’est pas de savoir que la couturière s’appelle Colette ou Nicole, c’est de savoir qu’il y’a quelqu’un derrière le produit, des petites mains, de la passion, du travail. Quand tu achètes une robe chez H&M tu ne sais pas qui est derrière et ça c’est en train de faire toute la différence.
La Mode de demain c’est se soucier de la qualité et du mérite autant que de l’origine. C’est se concentrer sur la transmission de vrais savoir-faire.
A travers ses prestations de formations professionnelles Marie-Agnès Peigneguy d’Imagin’et vous, peut témoigner des difficultés rencontrées par les artisans majoritairement femmes à vivre de leur savoir-faire. Elles travaillent seules et restent souvent silencieuses à propos de la non reconnaissance de leurs qualités et de leur savoir-faire. Cependant, elles se nourrissent de leurs passions et gardent intacte leur créativité !